Bruxelles se fâche contre Volkswagen

Bruxelles poursuit Volkswagen pour une présumée atteinte à la libre circulation des capitaux. Mais est ce vraiment le moment ?

L’Allemagne a t-elle le droit de protéger des industries stratégiques contre d’éventuelles OPA étrangères? C’est la question que pose les poursuites menées par Bruxelles contre une loi allemande – dit loi Volkswagen – qui interdit à des capitaux étrangers de prendre le contrôle du capital de la firme automobile. L’affaire est un peu compliquée. Mais pour simplifier, on peut dire que l’Etat qui dispose de 20% du capital de l’entreprise dispose d’une minorité de bloquage qui lui permet de refuser l’entrée d’investisseurs indésirables. Il s’agit donc d’un contrôle public qui évite que Volkswagen passe sous contrôle étranger.

Pour Bruxelles, c’est une atteinte à la libre circulation des capitaux. Pour l’Allemagne, il est normal de chercher à protéger une entreprise qui est devenue un véritable symbole national outre-rhin. La presse Allemande reproche d’ailleurs à Bruxelles de s’acharner sur un fleuron de l’industrie allemande.

Toujours est-il qu’après l’échec des négociations entre Bruxelles et Berlin, les représentants de la commission européenne vont sévir. Ils exigent le versement d’une amende quotidienne de 31 000 euros par jour depuis 2007. Ce qui représente une somme considérable.

Pour autant, on peut se demander si ce procès est juste. Rappelons que la France aussi est actionnaire – certes, minoritaire – d’entreprises nationales comme Renault. L’Italie fait aussi l’objet d’une enquête en raison de closes qui permettent à l’Etat de défendre des entreprises stratégiques. En plein crise du credit et de la dette, est ce le bon moment de s’attaquer aux seules barrières qui permettent de protéger des industries nationales? Alors même que des pays comme la Chine ou l’Inde adoptent des positions très protectionnistes pour défendre leurs grandes entreprises. Le marché automobile européen est déjà suffisamment mal en point pour qu’on lui ne lui mette pas de battons dans les roues supplémentaires….

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